Parc éolien des Dents du Midi

 

média: photos/Parcs_eoliens/DDM/img2.jpg

 

Index

 

Le projet en bref

 

La réputation en matière de vent de la région n’est plus à faire, raison pour laquelle le site de Collonges a été référencé dans le catalogue des 12 sites prioritaires les plus propices à l’implantation d’éoliennes émis par la Confédération dans son concept d’énergie éolienne pour la Suisse.

Il n’en a pas fallu plus pour que l’idée fasse son chemin. Plusieurs personnes et entités ont ainsi réuni leurs efforts pour monter un projet de parc éolien. L’argument phare de ce type de projet est de faire de l’énergie renouvelable, de l’énergie propre, mais comme vous vous en rendrez compte en prenant connaissance des informations contenues sur ce site, la vérité est souvent à chercher ailleurs.

A l’origine, jusqu’à sept éoliennes étaient envisagées sur le site. (www.wind-data.ch)

L’engouement pour ce type d’énergie par des promoteurs est principalement dû au système de rétribution à prix coûtant (RPC) mis en place par la Confédération qui permet de produire de l’énergie à coût zéro.

Une éolienne test a été mise en fonction en décembre 2005 et depuis, la population a pu se rendre compte de l’impact réel d’une telle installation sur l’environnement.

Depuis novembre 2007, la municipalité de Collonges a fait adopter le plan d’aménagement détaillé du parc éolien Dents-du-Midi et se heurte à une opposante qui se bat pour sauvegarder un cadre de vie et un environnement raisonnablement aménagé.

<Index>

 

Dossier d’enquête

 

Plan de situation (média: image/pdf.jpg)

Plan d'aménagement détaillé (Légende: média: image/pdf.jpg PAD: média: image/pdf.jpg Réglement: média: image/pdf.jpg)

Rapport 47 OAT (média: image/pdf.jpg)

Notice d’impact sur l’environnement (média: image/pdf.jpg)

<Index>

 

Chronologie des évènements

 

Séance d’information à la population (30 juin 2004)

En juin 2004, une séance d’information destinée à la population a eu lieu à Dorénaz. Les habitants des quatre communes (Collonges, Dorénaz, Evionnaz et Vernayaz) ont été conviés. Moins de 100 personnes ont répondu à l’appel. Le projet d’implantation de l’éolienne test a été présenté par divers intervenants. La population a pu également poser des questions.

Les intervenants se sont montrés rassurants quant à l’impact de cette éolienne sur l’environnement. A titre d’exemple, ils ont indiqué que le bruit généré par cette installation serait identique au bruit « d’une discussion entre quatre personnes à 400 m ». Autant dire, qu’au vue des distances séparant l’éolienne des villages, la population n’avait aucun souci à se faire.

A la fin de cette séance d’information, l’assemblée a pu poser des questions et faire des commentaires.

Par exemple, une personne a pris la parole pour exprimer tout le bien qu’elle pensait de cet ambitieux et magnifique projet qui représentait, à ses yeux, un développement très favorable pour les communes concernées. Ce n’est que quelques semaines plus tard que nous avons compris les raisons de son enthousiasme.

<Index>

 

Mise à l’enquête de l’éolienne test (juillet 2004)

Parution dans le Bulletin Officiel de la mise à l’enquête relative à la construction d’une éolienne test sur la commune de Collonges.

Ce n’est pas sans surprise que le propriétaire du terrain s’est trouvé être la personne qui était intervenue lors de la séance d’information avec tant d’engouement. Avec le prix du terrain agricole qui s’envole, on peut comprendre l’enthousiasme des propriétaires fonciers concernés par l’implantation d’éoliennes.

Personne n’a fait opposition.

Lors de l’assemblée primaire qui a suivi cette assemblée, ce point a été mis à l’ordre du jour et seulement sept personnes se sont abstenues sur la commune de Collonges. Le projet a donc été accepté.

<Index>

 

Mise en service (décembre 2005)

A peine les premiers tours d’hélices donnés que certains riverains ont constaté que malgré les promesses en matière de nuisances sonores, la réalité était toute autre. Elle ne devait pas faire plus de bruit qu’une conversation entre quatre personnes à 400 m. Certaines fois, les riverains ont plutôt l’impression que les quatre personnes en question sont dans leur salon, voir dans leur chambre à coucher.

A plusieurs occasions lors des assemblées primaires de Collonges en particulier, le problème des nuisances à été soulevé. Au fur et à mesure, la population s’est bien rendue à l’évidence que le bruit était bien présent et il est désormais de notoriété publique que les nuisances sonores sont bien réelles même si les promoteurs se retranchent derrière le fait que cela respecte les normes en vigueur. Il y a une différence entre dire « il n’y aura aucune nuisance » et dire ensuite « on respecte les normes en matière de bruit ».

<Index>

 

Mise à l’enquête du PAD Parc éolien Dents-du-Midi (novembre 2007)

La population apprend par le Bulletin Officiel du 16 novembre 2007 et par le Nouvelliste du 17 novembre 2007 qu’un parc éolien de trois engins supplémentaires est prévu entre Collonges et Dorénaz. (Nouvelliste du 17.11.2007 - 24 H du 17.11.2007)

<Index>

 

Traitement des oppositions et séance de conciliation (07.12.2007)

Aucune opposition n’a été formulée par les habitants de la commune de Dorénaz. La municipalité de Collonges, quant à elle, a enregistré sept oppositions.

Des séances de conciliation ont eu lieu le 7 décembre 2007. Les opposants ont rencontré par groupe le Président de la municipalité accompagné de M. Mettan, président du conseil d’administration de RhônEole SA.

Divers sujets ont été évoqués comme le problème des nuisances sonores, de l’impact visuel, de la détérioration de la qualité de vie, de la dévalorisation des valeurs immobilières, de l’impact sur la zone agricole, etc… Deux opposants se sont particulièrement montrés choqués de l’attitude des promoteurs qui n’ont même pas pris la peine de fournir à la population une information digne d’un projet de cette envergure.

En effet, quand on parle d’éolienne test, on peut imaginer que le test n’est pas seulement pour les promoteurs mais également pour la population. La rentabilité économique ne devrait pas être le seul aspect à prendre en compte et les riverains qui subissent les inconvénients devraient au moins avoir droit à un minimum de considération en étant correctement informés.

<Index>

 

Séance d’information à la population (17.12.2007)

Le 17 décembre 2007 devait marquer la décision, par l’assemblée primaire, concernant le plan d’aménagement détaillé du parc éolien des Dents-du-Midi.

Toutefois, au vu des remarques formulées lors des séances de conciliation, le Président de la municipalité a décidé de remplacer le point « décision » par un point « information ». Pour ce faire et vu sa connaissance du dossier, il s’est attaché les services de son Président du Conseil d’administration, M. Nicolas Mettan, pour fournir des informations à la population.

La municipalité de Dorénaz avait déjà accepté le plan d’aménagement du parc éolien (deux abstentions). Toutefois, elle a accordé une réduction fiscale de l’ordre de CHF 50'000.00, correspondant au montant des redevances encaissées, directement aux citoyens en compensation des impacts négatifs dus aux éoliennes. (Nouvelliste du 07.01.2008.)

M. Mettan a évoqué : la situation de la production d’énergie éolienne en Suisse, RhônEole SA et l’éolienne test, le plan d’aménagement détaillé du futur parc éolien ainsi que les possibilités de développement dans la Vallée du Rhône.

Au vu du débat qui s’en est suivi, le Président du conseil d’administration de RhônEole SA a pu constater de ses propres yeux que l’engouement populaire auquel il fait souvent référence avait du plomb dans l’aile du côté de Collonges.

Ce n’est que quelques mois plus tard en consultant le dossier que nous avons appris des informations capitales qui ont échappé à l’intervenant ce soir là, comme par exemple, la taille des éoliennes (plus grandes que celle existante) ou encore la composition du mat (béton au lieu de l’acier = plus de bruit), etc…

N’est-on pas en droit d’obtenir une information de qualité ? Si on croit vraiment en son dossier, pourquoi dissimuler des informations essentielles ?

<Index>

 

Rejet des oppositions (13.05.2008)

Ce n’est que six mois plus tard, lors de sa séance du 13 mai 2008, que le Conseil municipal s’est prononcé pour le rejet des oppositions purement et simplement. Le seul point qui figure dans l’extrait du procès-verbal de la séance du conseil municipal consiste en des mesures de bruits effectuées en trois points le 29 mars 2008 et qui n’ont rien donné de concluant.

A noter pour la bonne compréhension du dossier, que cette étude de bruit a été demandée à l’employeur du Président de la municipalité et que celle-ci a d’abord été commandée dans un but préventif avant l’installation de parois anti-bruits sur l’autoroute, côté Evionnaz. Par ailleurs, vu les courants, il est rare d’entendre le bruit de l’éolienne le jour (courant montant) du côté de Collonges, donc cette étude n'avait aucune chance d’aboutir à des données concrètes.

Par courrier du 15 mai 2008, la commune a informé les opposants du rejet des oppositions. Pour elle,  le bruit est une donnée subjective et cela peut affecter différemment chacune des personnes. L’impact sur le paysage est également subjectif et vu la configuration des lieux, la commune pense plutôt que la situation paysagère s’en trouve améliorée. Par ailleurs, elle affirme que de nombreuses enquêtes ont eu lieu dans de nombreux sites éoliens qui n’ont pas constaté de dépréciation du patrimoine immobilier. Les retombées financières sont tout à fait satisfaisantes à leurs yeux et le patrimoine agricole n’est aucunement déprécié.

<Index>

 

Décision par l’assemblée primaire (16.06.2008)

Lors de cette assemblée primaire, l’ordre du jour prévoyait la soumission à la population du plan d’aménagement détaillé du parc éolien des Dents-du-Midi.

Le Président de la municipalité s’est lancé dans un résumé de la situation. Des questions ont été posées et les réponses ont été plus que hasardeuses démontrant clairement ce qui était supposé jusqu’à ce jour. En effet, les personnes présentes ont pu constater les maigres connaissances et le peu d’informations dont disposait le Président dans ce dossier ce qui a rendu les débats plus que houleux et une confusion telle que plusieurs personnes ont demandé que soit reportée la décision, ce qui a été refusé pour des raisons de calendrier.

Un des opposants a prit la parole indiquant qu’il ne retirerait pas son opposition tant qu’il n’aurait pas reçu l’argent qu’il estimait être en droit de recevoir de Rhôneole SA « mes terrains seront dévalués et j’ai droit à une indemnisation. Je me battrai pour l’obtenir ». Cette personne, propriétaire notamment du terrain sur lequel est construit l’éolienne test « Cime de l’Est », n’a par la suite pas continué la procédure.

Le vote s’est déroulé à bulletins secrets dans un climat très tendu. Le résultat final a été : 37 oui, 36 non et une abstention. (Nouvelliste du 18.06.2008)

<Index>

 

Procédure de recours au Conseil d’Etat (9 juin 2008)

Un seul opposant a continué la procédure et déposé, auprès du Conseil d’Etat, un recours.

Il a fallut deux ans environ pour que le dossier soit présenté pour décision au Conseil d’Etat. Tous les services concernés ont ainsi pris connaissance du dossier et fait des remarques et autres corrections.

Certains services se sont prononcés défavorablement sur la 4ème éolienne prévue dans le parc (celle contre le mont à proximité des vignes). Après avoir pris connaissance de ces remarques, cette éolienne a été retirée du projet.

Le dossier d’enquête a ainsi, au fil des mois, été réaménagé, adapté, corrigé, sans jamais être représenté à la population. Ce n’est qu’en parcourant ces dossiers, que l’on apprend que les éoliennes à venir seront plus grandes que celle en place et pas de même composition. En effet, les futures éoliennes seront construites avec un mât en béton, plus large mais plus facile à installer. Subsiste un problème, car le mât en béton va faire émettre plus de bruit aux pales. Par ailleurs, le modèle choisi est plus grand de 5 mètres. N’aurions-nous dû pas en être informés avant de le découvrir par nous-mêmes ? (Nouvelliste du 07.2008 - 24h du 07.2008)

<Index>

 

Décision du Conseil d’Etat (11.06.2010)

Par décision du 9 juin 2010, le Conseil d’état a rejeté le recours déposé le 18 juin 2008 invoquant que l’ultime recourante n’est pas suffisamment proche du futur parc pour avoir le droit de recourir retenant comme critère principal la notion le bruit provoqué par l’installation. (Nouvelliste du 15.06.2010)

<Index>

 

Recours au Tribunal Cantonal (08.07.2010)

Un recours a été adressé au Tribunal cantonal dans le but que soit admis la légitimité à recourir de l’opposante et ainsi le dossier adressé à nouveau au Conseil d’Etat afin qu’il statue réellement sur le fond de l’affaire. (Nouvelliste du 23 juillet 2010)

<Index>

 

Décision du Tribunal Cantonal (03.12.2010)

En date du 3 décembre 2010, la Cour de droit public du Tribunal cantonal a rejeté le recours déposé. En effet, il estime que la recourante ne dispose pas de la qualité pour former un recours administratif contre la décision d’adoption du plan d’aménagement détaillé.

L’impact visuel recèle à leurs yeux une part de subjectivité puisque certains pourront trouver les installations esthétiques alors que d’autres les trouveront disgracieuces. En l’état, le TC estime que la région est suffisamment touchée par d’autres nuisances et constructions d’importances pour ne pas se voir pénalisée par l’arriver d’un parc éolien.

Toujours selon le TC, les immissions sonores et visuelles causées par l’implantation de deux éoliennes supplémentaires prévues dans le plan d’aménagement détaillé ne seront pas sensibles, au vu de la distance importante les séparant de la parcelle de la recourante. Malheureusement, dans la réalité des faits, l’issue de l’implantation de ces deux éoliennes supplémentaires ne laissent planer aucun doute quant aux nuisances que la population va subir et il est fort dommage et dommageable que nos autorités n’en tiennent pas compte.

<Index>

 

Recours au Tribunal fédéral (24.01.2011)

Un recours a été adressé au Tribunal fédéral en date du 24 janvier 2011 afin que soit reconnu la qualité pour recourir dans la procédure d’adoption du plan d’aménagement détaillé du parc éolien Dents-du-Midi de l’opposante.

<Index>

 

Décision du Tribunal Fédéral (12.07.2011)

En date du 12 juillet 2011, le Tribunal fédéral a admis le recours déposé. Au préalable, le TF avait soumis les deux expertises de bruit à l’OFEV (Office Fédéral de l’Environnement) pour avoir leur avis. Ces expertises ont fait l’objet de plusieurs critiques de leur part. Des manquements ont été relevés ce qui fait que ces expertises ont été déclarés incomplètes.

Dès lors, le TF a estimé que les mesures effectuées se révèlent en l’état insuffisantes pour dénier la qualité pour recourir à la recourante dont la parcelle est située à plus d’un 1 km du parc projeté et qu’il conviendra de procéder à une nouvelle analyse acoustique qui devra être représentative de la charge sonore supplémentaire subie par la recourante en situation nocturne.

Vu l’admission de ce point, les autres griefs formulés n’ont pas été examinés par le TF.

La cause est donc renvoyée au Tribunal cantonal pour qu’il mette en œuvre les mesures d’instructions nécessaires. (Article du Nouvelliste)

<Index>

 

Argumentaire

 

Nuisances sonores

Méfiez-vous des promoteurs qui vous font de belles promesses ! Ce ne sont que de belles paroles pour vous endormir et ensuite vous vous réveillerez avec un magnifique bruit de pales et il sera trop tard.

Nous en avons fait l’amère expérience.

Les nuisances, tant sonores que visuelles, ont été sous-estimées par les promoteurs. Dans la notice d’impact sur l’environnement (média: image/pdf.jpg), on parle de bruit « inaudible » depuis les villages alentours et du faible impact sur l’environnement, l’endroit étant déjà  « fortement marqué par l’activité humaine et la présence d’importants massifs montagneux ».

En clair, ils considèrent que si un site est déjà dévalué et dénaturé, on peut le dévaluer encore plus en construisant des installations industrielles énormes.

Une expertise de bruit a été demandée par l’Etat du Valais. Celle-ci a été réalisée en prenant des mesures sur 5 jours entre mi-janvier et mi-février 2009. Sur les cinq jours, trois jours ont été inexploitables car le vent était trop fort. Concernant Collonges, sur les deux jours exploitables, une mesure de jour et une mesure de nuit ont été réalisées. Sur cette base là, il a été décrété que, malgré la météo instable et des conditions difficiles pour réaliser des campagnes de mesures, l’implantation des éoliennes du parc répond au principe de limitation des émissions à titre préventif.

C’est sur la base de ce document là que le Conseil d’Etat a déclaré irrecevable le recours déposé sans statuer sur le fond de l’affaire, estimant ainsi que l’habitation de la recourante est trop éloignée pour que son recours puisse être pris en compte.

A combien de mètres faut-il habiter pour avoir le droit de recourir à l’installation d’un parc éolien ?

Nous demandons une étude de bruit sérieuse, effectuée sur plusieurs mois, sachant toute la complexité du bruit. Il y a de très nombreux facteurs qui entrent en ligne de compte et réduire une campagne de mesure à 2 jours, dans des conditions difficiles, pour prendre une décision de cet ordre là n’est pas acceptable.

Par ailleurs, qu’en est-il du bruit qui sera généré par les deux nouvelles installations ? Qu’en est-il de l’usure des installations ? Le bruit en sera-t-il augmenté ?

Nos voisins français, allemands, danois, ont quinze ans d’expérience dans ce domaine et malheureusement personne ne semble vouloir en tenir compte.

En Suisse, la distance minimum à respecter entre le parc éolien et la zone d’habitation est de 300 m seulement alors que quand dans d’autres pays expérimentés, la distance est bien différente soit 1500 mètres minimum en Allemagne, 2000 mètres au Canada, plus de 3000 mètres aux USA, et l’Académie de médecine en France préconise une distance minimale de 1500 mètres (distance légale 500 m).

Evidemment que, si dans notre pays, la distance était revue à la hausse, en tenant compte des remarques des riverains et en se basant sur le principe de précaution, cela condamnerait de facto la quasi-totalité  des projets de plaine.

Des riverains se battent partout où fleurissent ces installations. Est-il réellement nécessaire de faire et refaire sempiternellement les mêmes erreurs ?

<Index>

 

Impact visuel

Le parc éolien des Dents-du-Midi est composé de 3 éoliennes dont une existante. Les photomontages présentés par les promoteurs du projet sont toujours établis des hauteurs environnantes à une grande distance des installations. Difficile de se rendre compte de l’impact réel des éoliennes sur le paysage dans ce contexte là. Un photomontage depuis la commune de Collonges a été demandé sans succès et ceci alors que c’est la commune la plus concernée par cette implantation.

Nous nous sommes donc résolus à en faire établir quatre des différents points de vue de la commune afin de se rendre compte de ce qui attendait les riverains. (photos). Le résultat est sensiblement différent de ce qui nous a été montré jusqu’à maintenant. Le procédé n’est pas inhabituel lors d’implantation d’éoliennes, le but étant de ne pas alarmer la population avec des photos trop représentatives en présentant des vues depuis les hauts et de loin, écrasant ainsi les perspectives.

Le concept éolien valaisan (média: image/pdf.jpg) confirme au point 3.2 qu’un parc éolien a un fort impact sur le territoire et sur le paysage. Il dit également au point 4.1.2 que la répartition des éoliennes doit être réfléchie et justifiée et «qu’il est souhaitable que l’implantation semble aléatoire».

Le résultat est que ces trois éoliennes vont créer un effet de barrage dans la vallée déjà très étroite à cet endroit là. Notre environnement est déjà saturé de lignes électriques, est-ce vraiment utile de nous ôter le peu de dégagement qu’il nous reste ?

Une dernière question : Peut-on dénaturer toute une région pour produire quelques dizaines de GVh (10 actuellement avec deux éoliennes) alors que le Valais produit 10'000 GVh par an dans le domaine hydroélectrique ?

<Index>

 

Dépréciation des valeurs immobilières

La présence de nouvelles nuisances a un impact sur les valeurs immobilières. Cela semble évident mais pas forcément aux yeux de tout le monde.

Qui voudrait d’une nouvelle maison à proximité d’un futur parc éolien ? ou encore d’une future ligne à haute tension ? Quel prix seriez-vous prêt à mettre pour une maison cernée par les nuisances sonores et visuelles ?

Dans un arrêté du tribunal fédéral, il est dit ce qui suit : « L’expérience montre que la proximité d’une ligne à haute tension entraîne une baisse des prix du marché foncier, même sans diminution des possibilités de construire prévues par la réglementation d’aménagement du territoire ; cela peut dépendre de l’atteinte au paysage, ou encore, selon la jurisprudence de motifs purement psychologiques, qui sont alors des inconvénients de fait (ATF 102 lb 348 consid. 3 p. 350) ».

Toutes nuisances à un impact réel sur les prix du marché et ceci malgré tout ce que les promoteurs de l’éolien veulent bien nous faire croire.

En France, le Tribunal de 1ère instance de Montpellier a condamné un exploitant éolien à démonter trois éoliennes et à verser une indemnité de 200'000 euros pour perte de jouissance et une indemnité de 228'673 euros pour dépréciation foncière du domaine (média: image/pdf.jpg) reconnaissant ainsi la perte de valeur due à la présence d’un parc éolien.

Autre exemple récent, la Cour d’appel d’Angers (France) a jugé en juin 2010 que les vendeurs d’une propriété se sont rendus coupables de dol (tromperie) en omettant de dire aux acquéreurs d’une maison qu’un parc éolien allait être érigé à plus d’un km. Des dommages et intérêts pour 36'000 euros ont été admis pour les acquéreurs sur un prix de vente initial de 180'000 euros.

En France, on parle même de produit d’assurance permettant ainsi d’offrir une assurance perte de gain en cas de construction imprévue d’une éolienne à proximité d’un bien immobilier (TFI 28.07.2009 JT 13h).

Voilà des exemples concrets, confirmant les conséquences de la présence d’un parc éolien, même à distance, sur les valeurs immobilières.

Le village de Collonges peine à accueillir de nouveaux habitants. De nombreuses nuisances subies par la population semblent retenir bons nombres de potentiels nouveaux contribuables et ceci malgré les atouts de notre région et une imposition intéressante avec un coefficient à 1 ,1 et une indexation sur le revenu imposable de 155 %.

La municipalité de Collonges a adressé un courrier signé, par tous les conseillers, à l’opposante lui faisant remarquer que ses propos tenus dans la presse en janvier 2010 étaient nuisibles pour la réputation du village, respectivement pour l’accueil de nouveaux habitants.

Qu’est-ce qui est nuisible ? les nuisances en elles-mêmes ou le fait d’en parler librement ?

Il faudra bien admettre que si les éoliennes sont de juteuses affaires financières pour certains, ce n’est pas le cas pour tout le monde malheureusement.

<Index>

 

Retombées économiques

Difficile de déterminer quels sont les bénéfices enregistrés pour la société RhônEole SA. La municipalité de Collonges se borne à communiquer que la situation financière est excellente tout en refusant de donner accès à la comptabilité de la société.

Les chiffres communiqués lors du démarrage du projet ne semble plus d’actualité car pas grand monde n’est prêt à acheter son énergie renouvelable à CHF 1.00 le Kwh.

Ce dont nous sommes sûrs, c’est que grâce à la politique fédérale de rétribution à prix coûtant, cette énergie ne coûte rien à produire. En effet, les coûts de production de l’ordre de 17 cts sont couverts par une rétribution de 20 cts le KwH les cinq premières années puis 17 cts les quinze années suivantes. De quoi assurer les beaux jours de ce type d’installations. Cela permet surtout de comprendre ce soudain engouement pour ce type d’énergie si coûteuse à produire. Le vent devient tout à coup une mine d’or. Mais une mine d’or pour qui ?

Le 18 avril 2009, Le Nouvelliste indiquait ce qui suit « A 20 centimes, une éolienne produisant 5 millions de kWh annuels rapporterait 1 million de francs. Dans ces conditions, l’installation s’amortirait en dix ou douze ans, tout en ménageant quand même un juteux bénéfice annuel. Et au bout de douze ans, l’éolienne, complètement amortie, procurerait des bénéfices avant impôts presque équivalents au chiffre d’affaires. »

En 2007, le chiffre d’affaires annoncé dans la presse concernant l’éolienne Cime-de-l’Est (éolienne test de Collonges) s’élevait à CHF 800'000 pour un retour aux cinq communes partenaires de l’ordre de CHF 20'000 chacune. La commune de Collonges a effectivement encaissé la somme de CHF 21'445.85 cette année. Si on tient compte du fait que les charges sont couvertes par la rétribution à prix coûtant, le bénéfice serait donc de l’ordre de CHF 600'000. De quoi amortir très rapidement les investissements et voir l’avenir sans nuage.

En 2009, la presse parle d’un chiffre d’affaires de l’ordre de CHF 1'000'000.00. La commune de Collonges a perçu des redevances pour CHF 50'295.00 sur l’année 2009 pour les deux éoliennes en fonction (Cime de l’Est et Mont d’Ottan).

RhônEole SA prétend redistribuer l’entier des bénéfices aux communes (Nouvelliste du 23.07.2010). Il ne serait pas difficile de convaincre en se montrant transparent.

A noter également que la société RhônEole SA a son siège sur la commune de Collonges et par conséquent, paie ses impôts sur cette commune. Le dernier montant connu était de l’ordre de CHF 8'000.00 ce qui implique forcément le fait de faire un bénéfice.

Le confort et la qualité de vie n’ont pas de prix. Nous perdons beaucoup et nous allons perdre beaucoup. La santé même pourrait être touchée à lire certaines études. Tout ceci à cause d’une éolienne qui rapporte CHF 25'000 environ par année. Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ?

Un reportage de la TSR (Mise au Point) sur les éoliennes se terminait sur ces mots : « C’est encore plus beau quand c’est inutile »… Mais quand l’inutile vous cause autant de problèmes, est-ce toujours aussi beau ?

<Index>

 

Manque de considération envers la population

Le concept pour la promotion de l’énergie éolienne en Valais précise (page 6, alinéa 3.2) que «  de tel projet ne saurait être développé sans l’assentiment de la population et des autorités locales » et « pour qu’un site soit considéré comme propice, il convient que le dossier renseigne sur les mesures prévues pour l’information de la population et sur le soutien des autorités locales ».

Concernant le soutien des autorités locales, la parade a été très vite trouvée en incluant ces derniers dans les projets en leur faisant miroiter quelques rentrées financières.

On a baladé les présidents des municipalités en Forêt Noire et dans le Jura pour les convaincre que c’était l’affaire du siècle, que les touristes afflueraient et que les caisses communales seraient remplies. Ces personnes étaient destinées à devenir les futurs membres du conseil d’administration de la société RhônEole SA.

Selon l’expérience vécue au Mont-Crosin (parc éolien dans le Jura bernois), il était prévu d’installer une buvette au pied de l’éolienne Cime de l’Est. Au vu des nombreux touristes venus sur place, ce projet n’a jamais vu le jour.

Concernant l’information à la population, les promoteurs ne se sont même pas contentés du service minimum car aucune séance d’information n’a été effectuée pour le projet du parc éolien. Ce n’est que grâce à des opposants que la population de Collonges a eu droit à quelques informations triées sur le volet. La population de Dorénaz n’a pas eu cette chance là vu que personne n’avait fait opposition. Preuve que l’information est donnée au compte goutte et avec parcimonie.

C’est par la presse que l’information a été diffusée. On ne peut que constater le manque total d’intérêt que portent les promoteurs du projet aux soucis et au confort des riverains.

La notice d’impact sur l’environnement du plan d’aménagement détaillé du parc éolien Dents-du-Midi précise bien que le parc devra comporter au minimum trois éoliennes. Ce point là n’a jamais été clairement précisé à la population. On lui a laissé entendre qu’il ne pourrait en avoir que deux et que la population aurait un droit de véto lors des mises à l’enquête.

Ce n’est que plus tard également que nous avons appris en consultant le dossier d’enquête que la taille et la composition des nouvelles installations seraient différentes de celle existante.

Comme le précise très justement le chef du service de l’énergie et des forces hydrauliques dans son rapport concernant ce parc éolien, ce type d’éolienne (mât en béton) émet plus de bruit que celle avec un mât en acier. Dès lors, si ce fait est connu et reconnu. Pourquoi autoriser ce type de construction en béton sachant pertinemment que les nuisances sonores seront plus importantes ?

RhônEole SA a eu au minimum un entretien avec le Conseiller d’état en charge du dossier dans le but de faire accélérer les démarches administratives. Les opposants au futur parc ont demandé une entrevue à M. Tornay, nouvellement élu à ce poste, par lettre recommandée, sans succès.

Finalement, les promoteurs peuvent faire comme ils veulent et la population est priée de ne pas poser de questions et de ne pas se plaindre pendant qu’ils gagnent de l’argent.

Si au moins c’était en silence …

<Index>

 

Photomontages:

 

média: photos/Parcs_eoliens/DDM/img1.jpg média: photos/Parcs_eoliens/DDM/img1act.jpg
média: photos/Parcs_eoliens/DDM/img2.jpg média: photos/Parcs_eoliens/DDM/img2act.jpg
média: photos/Parcs_eoliens/DDM/img3.jpg média: photos/Parcs_eoliens/DDM/img3act.jpg
média: photos/Parcs_eoliens/DDM/img4.jpg média: photos/Parcs_eoliens/DDM/img4act.jpg

<Index>